Accueil Actualités Le réseau arabe pour la démocratie des élections présente son rapport : Les erreurs à éviter, les réussites à valoriser

Le réseau arabe pour la démocratie des élections présente son rapport : Les erreurs à éviter, les réussites à valoriser

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Les observateurs du réseau ont révélé les dysfonctionnements constatés les 15 septembre et 6 octobre 2019 et ont formulé les recommandations qu’il faut valoriser lors des prochains rendez-vous électoraux

Le Réseau arabe pour la démocratie des élections, dont « Mourakiboun » et le centre « Kawakibi pour les transformations démocratiques sont membres actifs, a présenté, hier à Tunis, son rapport d’évaluation du premier tour de la présidentielle et des législatives dont l’Isie proclamera, aujourd’hui, les résultats préliminaires. Ce rapport a donné une lecture qualitative du déroulement du jour de vote, pesant ainsi le pour et le contre. D’ailleurs, il ne s’agit pas de la première mission en Tunisie. Ce réseau arabe dit suivre de près la transition démocratique dans le pays depuis la révolution de janvier 2011. A chaque échéance politique, il répond présent.
Cette année, son staff d’observateurs a débarqué sous nos cieux deux fois consécutives ; au premier tour présidentiel anticipé et à la veille des récentes législatives 2019. Son équipe a été déployée dans 31 centres et 70 bureaux de vote dans plusieurs circonscriptions électorales à Zaghouan, Siliana, Tunis, Ariana, Ben Arous, Nabeul, Kairouan et Sousse. Le bilan était relativement satisfaisant. A commencer par le commencement : l’ouverture des bureaux était, alors, à l’heure (8h du matin) pour fermer à 18h00. Et là, relève-t-on, les agents de l’Isie ont dû accomplir leur mission, en mettant en œuvre tout le matériel et les moyens logistiques nécessaires à l’opération. Seulement, les 31 centres de vote visités ont fait défaut d’accessibilité pour les handicapés. De même, certains centres ont manqué de registres électoraux. Toujours selon ledit rapport, l’opération s’est déroulée dans les règles de l’art, à quelques exceptions près. Les observateurs du réseau ont mis le doigt sur certaines défaillances : faible taux d’affluence, réticence des jeunes, isoloirs mal placés, tampons à couleurs variées. Et ce n’est pas tout. Aux alentours, des propagandes violant le silence électoral et des tentatives de pression sur les électeurs ont été constatées. M. Mohamed Marzouk, président de Mourakiboun, s’est félicité d’être un partenaire actif dans cette mission d’observation qui a, selon lui, un droit de regard objectif et intègre.
A tout travail d’observation, des enseignements à tirer, souligne M. Amine Ghali, président du centre « Kawakibi » pour les transformations démocratiques. Le rapport d’évaluation les a formulés sous forme de recommandations. Au niveau de la loi électorale, le principe de la parité devrait être respecté de façon horizontale et verticale lors de la constitution des listes. La condition d’âge de 35 ans doit être dûment remplie, elle trouve justification sur la liste candidate, afin de favoriser une large participation des jeunes à la vie politique. Dans le même ordre d’idées, il y a raison de ramener l’âge minimum de vote à moins de 18 ans. Pour raccourcir les délais de recours, le réseau a proposé l’institution d’une juridiction d’élection spécialisée. Il est aussi question de mettre au moins une année avant toute éventuelle révision de loi. D’autres recommandations sont adressées à l’Isie, l’appelant à apprendre de ses erreurs : plus de formation à l’intention de ses agents pour faire preuve de professionnalisme, renforcement du rôle des chefs des centres de vote, actualisation des registres électoraux, davantage de sensibilisation et d’éducation au droit de vote, à même de polariser les jeunes à se rendre aux urnes. D’autres messages à envoyer aux partis politiques, suivant lesquels leurs candidats devraient se préparer tôt au rendez-vous électoral. Car, la politique est un exercice au quotidien, nourri du vécu socioéconomique d’un lectorat si hétérogène. Il y a là intérêt de bien étudier les programmes électoraux avant leur diffusion aux électeurs. Aux médias et à la société civile, deux piliers dans l’opération électorale, de suivre, pour qu’ils puissent jouer pleinement leur rôle d’observateurs.

Kamel FERCHICHI

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